J’avais l’intention de rédiger un billet sur les prénoms bien plus tôt – quand on cherchait encore des prénoms, en fait. Les prénoms de Bébé sont trouvés depuis belle lurette, mais je me dis que certains liens pourraient quand même être utiles ou vous faire rire, alors voici. (Je suis en mode « J’écris tous les billets de bébé que je voulais écrire, parce que finalement, la date approche ». Je suis relativement prête, même après avoir lu ça, ou en tout cas, aussi prête qu’on peut l’être quand c’est le premier bébé.)
Tout d’abord, j’observe que la plupart des parents veulent un prénom qui soit unique et original sans toutefois être bizarre, un nom qui convienne autant à un enfant qu’à un adulte. C’est sûr, tout le monde a des goûts différents, mais en gros, tous les parents que je connais ont l’air de penser dans les mêmes termes. Nous avions aussi une difficulté que bien des gens n’ont pas : nous voulions un prénom qui fonctionne à la fois en anglais et en français, puisque Bébé grandira avec les deux langues. Donc on éliminait les noms qui s’écrivent différemment dans les deux langues, mais aussi ceux avec des accents en français. Automatiquement, adieu Éric, Michaël, Chloé et Zoë, adieu Nic(h)olas et Nat(h)alie. On oublie tout de suite les prénoms composés, les traits d’union, les cédilles et les apostrophes, qui sont incompatibles avec le système américain (permis de conduire, numéro de sécurité sociale, etc.). Il fallait également que le prénom puisse être prononcé facilement dans les deux langues. Les Américains ont déjà toute la misère du monde avec Amélie, même quand je l’écris sans accent et que j’indique l’équivalence avec Amelia… Donc j’ai dû laisser tomber Magali, que j’aimais beaucoup, mais qu’un anglophone ne saurait pas prononcer (j’entendais déjà ma belle-mère, anglophone, le dire à sa manière, « MAH-ga-lee », et ça m’horripilait). Et on a voulu dans la mesure du possible éviter les prénoms portés par des personnes proches de nous, donc pas de Jason, de Sophie ni de Caroline (dont j’aime beaucoup plus la prononciation française qu’anglaise de toute façon), ainsi que les prénoms de gens qui nous font penser à quelqu’un avec une connotation négative (je m’abstiens des exemples, mais les profs d’école sauront tout de suite de quoi je parle). On a aussi laissé tomber plusieurs prénoms féminins finissant en A, à cause de la tendance québécoise à mal prononcer la dernière syllabe (comme Sarah qui devient Sar-âh). Et personnellement, je déteste les prénoms officiels qui sont en fait des surnoms, chose courante chez les francophones donnant des prénoms anglophones à leurs enfants (comme Steve ou Maggie, pour ne nommer que ceux-là). Pas non plus de surnoms courants que nous n’aimons pas. Et il fallait bien sûr un prénom qui s’harmonise avec le nom de famille de l’Ingénieur (donc pas Charlotte, dans notre cas, même si j’aimais le nom) et qui ne donne pas d’initiales malencontreuses. Ah oui, il fallait aussi que la signification du nom soit acceptable. Pas nécessairement inspirante ni grandement significative, mais pas quelque chose du genre « déesse du vent » ou « tête malformée »!
Bien que certaines cultures aient des traditions pour nommer leurs enfants, nous n’en avions pas vraiment, mis à part le nombre de prénoms. L’Ingénieur est anglophone et est donc habitué à deux noms, le premier prénom plus le « middle name »; en anglais, les deux sont utilisés, et il n’est pas rare que l’enfant finisse par choisir son deuxième prénom comme nom courant. En français, par contre, on a habituellement trois noms (j’en ai quatre, mais c’est une exception); tous les prénoms figurent sur l’acte de naissance, mais deux des prénoms ne sont jamais utilisés par la suite, et c’est le prénom usuel qui l’emporte. Nous avons décidé de donner trois prénoms à nos enfants, suivant la tradition francophone, et s’il faut absolument un seul « middle name » pour les inscrire à l’école, par exemple, nous utiliserons le deuxième prénom. Nos choix sont quand même assez simples et harmonieux pour être respectés (en théorie), et c’est ça l’important. Ma sœur et moi savons toutefois ce que c’est d’avoir un prénom (simple pour un francophone) qui n’est pas respecté même par certains membres de notre famille, comme la dame de ce billet, mais je pense qu’il n’y a rien à faire de ce côté-là tant que les membres de la famille en question n’ont pas décidé qu’apprendre notre nom est une priorité, et ça, ce n’est pas nous qui pouvons le changer pour eux (on s’entend que rendu là, ce n’est plus juste une question de nom de toute façon).
En fait, c’est que les parents se mettent beaucoup de pression pour trouver un bon prénom. Et selon une statistique que j’ai lue (via Real Simple, mais tirée de Baby Center), 11 % des parents finissent par regretter le prénom qu’ils ont donné à leur enfant! Sans compter que les gens portant des prénoms simples et facilement prononçables reçoivent des promotions plus souvent et font plus d’argent que les autres, en moyenne… L’Internet est plein d’articles comme 10 manières dont le prénom de votre enfant peut gâcher sa vie. Il y avait sur l’importance des prénoms un article de Pascale Montpetit, publié en français dans The Gazette le 27 septembre 2003, que je voulais partager, mais je ne le trouve en ligne nulle part… Elle y parlait entre autres des attentes créées par un prénom et de sa grand-maman Colombe qui, elle, portait bien son nom.
Côté sites web, j’ai beaucoup aimé Baby Genie, qui suggère des noms sonnant bien avec notre nom de famille, et Nymbler, qui suggère des noms qu’on pourrait aimer en se basant sur des préférences qu’on entre. Par exemple, on peut dire : « J’aime les noms Magali, Charlotte, Caroline et Sophie », et Nymbler génère Lyla, Isabelle, Grace et Emilie pour des filles ainsi que Charles, Henry, Oliver et Adrian pour des garçons. On peut chercher par sexe, et ensuite classer des noms parmi « Favoris » ou « À bannir ». J’aime aussi Baby Wizard, qui offre des outils comme celui-ci pour voir l’évolution de la popularité d’un prénom au fil du temps, ou celui-là pour voir où un prénom est le plus/le moins populaire.
Je ne suis pas beaucoup les tendances en matière de prénoms. Une statistique intéressante, quand même : saviez-vous par exemple que parmi les prénoms anglophones, la majorité se terminaient par les mêmes lettres depuis près de 100 ans, mais qu’il y a actuellement de gros changements dans cette tendance? J’ignore où ça s’en va, mais ça n’a pas influencé notre choix. Vu que j’ai un blogue de bouffe, j’aurais pu trouver des noms gourmets à mes enfants (comme Rosemary, Sage ou Saffron), mais aucun ne me tentait assez! J’ai lu les articles avec, par exemple, les pires prénoms anglophones actuels (voir les commentaires aussi), ou ceux choisis par des vedettes (toujours divertissants, ceux-là, surtout le nom de la fille de Kanye West et de Kim Kardashian). J’ai vraiment adoré le billet de Lucie avec ses commentaires sur d’anciens prénoms québécois, qui est hilarant! Je partage aussi deux articles écrits par Natalie Hanson sur Nameberry (ici et là), parce que d’une part c’est quelqu’un qui a vraiment analysé les prénoms qu’elle a donné à ses enfants, et d’autre part, les petits Hanson ont des prénoms uniques, mais pas inventés, pas du genre à faire rire d’eux à l’école, alors j’aurais pu y trouver de l’inspiration (ça n’a pas été le cas, mais j’aime son raisonnement quand même).
Les opinions diffèrent au sujet des noms courants, c’est-à-dire ceux qui se retrouvent dans le palmarès des noms les plus fréquents. L’Ingénieur et moi voulions éviter cela, alors nous avons choisi un nom masculin qui est 15e jusqu’à maintenant cette année (c’était le nom du grand-père paternel de l’Ingénieur, et on l’avait choisi avant même d’être mariés) et un prénom féminin qui est 414e, aux États-Unis dans les deux cas. Nous avons depuis appris qu’au Québec, le prénom masculin était 62e l’année dernière, mais le prénom féminin était le 5e au palmarès… Je n’aurais jamais pensé voir une telle différence! D’autant plus qu’un de mes cousins, qui attend une fille à une semaine d’intervalle de nous, a annoncé en mars qu’il a choisi ce prénom également! L’Ingénieur et moi en avons bien sûr discuté à la suite de cette annonce, même si nos prénoms étaient choisis depuis l’année dernière, mais nous croyons en fait que les noms que nous avons choisis sont plus classiques que courants et nous maintenons nos choix, fille ou pas. Alors voilà, on verra les petits malins qui deviennent nos noms grâce à ces indices…
How à propos! Now that we know the sex of our baby we are in full baby name search mode. Did not realize you had so many names! When I was teaching I learned that until fairly recently, many Italians were only given one name. I have to agree, finding the balance between classic and common is really difficult!
ReplyDeleteOh, I know how hard it is! But your daughter has a great name, so I'm not worried. I really liked the boy name you had picked out during your first pregnancy, but I'm told parents often change their minds from one pregnancy to the other...
ReplyDeleteYeah, so I do have a lot of names, but like I said, they don't serve any purpose besides being written down in my birth certificate. We did want Baby's names to sound good when said all together, though, and we're pretty happy with our choices (though we're not revealing middle names until after the birth). We almost used the godfather's name as the first middle name, which would have been nice because even though he's a francophone of Catholic descent, his name is pretty Jewish... But then the baby's initials would have been ALAS, so that got the boot.
So many things to consider! We still like William but unfortunately with an Elizabeth it sounded a little too royal. Still digging into family history to see if we can find something we like that's not too old-mannish -even though old-man names are starting to trend again.
ReplyDeleteYou're right, I hadn't even thought of the royal factor there...
ReplyDeleteOld man names can be cool, but I think it usually works better when there's a cute nickname for the boy until he grows up. Like Phinnaeus isn't the best for a toddler, but Finn is nice!
I like the idea of using your own family tree, too. Both sets of names we picked have namesakes.
Il faut que je partage: prénoms bizarres de 2012! http://journalmetro.com/dossiers/la-liste-du-lundi/215207/les-prenoms-les-plus-etranges-de-2012/
ReplyDeleteEt les prénoms culinaires répertoriés par Bon Appétit cette semaine: http://www.bonappetit.com/entertaining-style/trends-news/article/baby-food-names
ReplyDeleteÀ quand une petite Mizuna? :)