Je vous avais promis un billet sur l’organisation vestimentaire – ou plutôt, quoi faire quand on trouve qu’on a trop de vêtements. Je vais vous donner ici des trucs qui ont fonctionné pour moi par le passé, de même que certains trucs que j’essaie pour la première fois maintenant. C’est un peu long comme billet, vous êtes avertis!
D’abord, trop, c’est combien? Selon moi, ça se mesure selon l’espace dont on dispose. On peut donc avoir plus de vêtements que la moyenne, mais si on a assez d’espace pour tout entreposer de façon à ce que ça reste joli et pratique, ce n’est pas trop. Et vice-versa. J’introduis la notion de « joli » ici, car bien qu’on ne soit pas habitué à penser en ces termes pour le rangement, c’est important. Surtout pour les vêtements, car c’est quelque chose qu’on voit tous les jours, le matin en plus, alors ça démarre notre journée en quelque sorte. Si c’est le bordel dans notre commode, ou qu’on ne trouve rien dans le garde-robe, ça sape le moral. Au contraire, si c’est beau et bien rangé, ça aide beaucoup – non seulement à être de bonne humeur, mais aussi à choisir de beaux vêtements qui nous garderont de bonne humeur toute la journée.
Je suis bien consciente que les gens qui travaillent à l’extérieur de chez eux à temps plein, qui doivent entretenir une maison, qui ont des enfants, etc., n’ont pas le temps de consacrer toute une journée à réorganiser leurs vêtements et ceux de leurs enfants (qui doivent souvent coopérer). C’est normal. Mais il suffit d’une dizaine de minutes chaque soir pour faire un tiroir de commode ou une tablette de garde-robe. On en fait un peu chaque jour, en se fixant comme objectif de terminer en une semaine, par exemple
La première étape de tout rangement : l’élagage. On se débarrasse du surplus, sans pitié. Je conseille de toujours TOUT enlever du tiroir, de la tablette ou de la pole du garde-robe dès le départ. Sinon, on se contentera de piger un ou deux morceaux qui ne font plus notre affaire et on abandonnera, sans vrais résultats. Au contraire, quand l’espace à travailler est vide, ça permet de faire quatre choses : 1) tout bien nettoyer (linge humide, aspirateur, comme on veut, et tant qu’à y être, garnir d’un petit sachet de lavande ou d’un bloc de cèdre avant de continuer); 2) bien voir l’espace dont on dispose (l’aménager au besoin, mais surtout, garder en tête de quoi il peut avoir l’air s’il n’est pas surchargé); 3) être obligé de peser le pour et le contre de CHAQUE vêtement et décider s’il vaut la peine d’être conservé; 4) bien replier/remettre sur un cintre ce qu’on conserve, et repenser notre manière de le ranger au besoin. Soit dit en passant, bannissez les cintres de métal : non seulement ils sont laids, mais en plus, ils endommagent les vêtements qui y sont suspendus. Je recommande les cintres en bois (qui sont de moins en moins chers chez Ikea) ou en plastique (mais alors, allez-y avec un look uniforme, je vous prie). Pensez aussi à choisir les cintres appropriés selon le vêtement (veston, jupe, pantalon, camisole, chemise en soie, etc.). C’est le moment d’acheter de quoi bien ranger ses souliers, ceintures, cravates, etc., et même de penser à ajouter une tablette ou une deuxième pole pour les pantalons, par exemple.
Allons-y avec un exemple que j’ai déjà vécu à Montréal : organiser mon tiroir à t-shirts et camisoles. J’ai vidé le tiroir au complet en jetant tout sur mon lit, j’ai nettoyé le tiroir comme il faut et je me suis attaquée aux vêtements. J’ai décidé de faire trois sections dans le tiroir : t-shirts « tout-aller », t-shirts « habillés/chic » et camisoles. D’abord, une pile pour chaque sorte de t-shirts, et chaque t-shirt plié correctement (comme en magasin, ce qui fait que les plis sont moins visibles que si c’est plié autrement et ce qui élimine donc souvent le besoin de repasser son linge avant de le porter). Pour les camisoles : je les ai toutes roulées, classées par couleur puis disposées à la verticale dans le tiroir. Comme cela, je vois d’un coup d’œil toutes les camisoles et je peux en prendre une rapidement pour la mettre sous un t-shirt qui en a besoin, sans fouiller dans le tiroir parce que je ne sais plus où est la turquoise que je veux mettre pour finir par me rendre compte qu’elle est au lavage. Cela permet aussi de faire de l’élagage si on se rend compte qu’on a six camisoles blanches et qu’on met toujours les trois mêmes.
Dans le garde-robe, j’ai aussi classé mes vêtements par type (chandail, blouse à manches courtes, blouse à manches longues, etc.) et par couleur, ce qui fait que je trouve tout très facilement. Cela permet d’y voir clair dans ce qu’on possède. Exemple vécu : je me suis rendu compte que j’avais quatre blouses blanches à manches longues, et pourtant, aucune que j’aimais mettre. Il y en avait une trop petite, une avec une coupe trop masculine à mon goût, une trop usée et une trop mince. Conclusion : j’ai pris en note d’aller magasiner pour trouver UNE blouse blanche d’une belle coupe et pas trop mince, qui me fasse bien. La blouse trop usée a fini à la poubelle (ce n’était pas le bon tissu pour des guenilles). La coupe que je n’aimais pas et la petite ont été données. La mince a dès lors été utilisée exclusivement comme première pelure sous un chandail. Et je me suis acheté une blouse blanche à mon goût. En bout de ligne, non seulement j’avais deux fois moins de blouses, mais je les mettais bien plus souvent qu’avant. Ça aide aussi les personnes qui n’ont jamais organisé leurs vêtements et qui ne savent donc pas ce qu’elles possèdent. J’ai lu le témoignage d’une dame qui s’est rendu compte, en faisant l’exercice, qu’elle avait seize (!) cardigans noirs : c’était toujours ce qu’elle achetait, car ça va avec tout et ça ne se démode pas, mais elle les perdait dans le fond du garde-robe par la suite! Avec un peu d’organisation, elle a donc arrêté de dépenser son argent pour acheter des choses trop semblables à ce qu’elle avait déjà. Savoir exactement ce qu’on a permet aussi de dresser une liste précise de ce qu’on n’a pas. Il s’agit souvent de morceaux classiques : une paire de talons chics, un costume, un manteau long, etc. On peut alors magasiner avec un but précis.
Maintenant, pour se débarrasser des vêtements superflus : dans le doute, on essaie le vêtement. Parfois, c’est suffisant pour prendre une décision, mais sinon, je suggère de faire une pile « sursis ». Dans mon cas s’y retrouvent les vêtements que j’aime encore, mais que je ne sais plus si je veux mettre. Ensuite, de temps à autre, je pige un morceau dans la pile et je le porte pour la journée. Souvent, de deux choses l’une : soit il me va bien et je décide de le mettre plus souvent; soit il me va mal, je me sens mal dans ma peau toute la journée et je n’ai plus aucune envie de le mettre par la suite. Je sais alors que je peux m’en débarrasser sans remords. À la limite, certains morceaux peuvent être rétrogradés dans la catégorie « pyjamas » ou « linge porté quand on lave avec de l’eau de Javel ou qu’on fait de la peinture ».
On peut décider aussi de ne garder que ce qu’on met dans une période de 12 mois; si on ne l’a pas mis depuis un an, il y a des bonnes chances qu’on ne le remette plus. Il y a certaines exceptions, comme une robe chic ou un costume dont on peut avoir besoin trois fois une année puis jamais l’année suivante. Mais en général, on met 20 % de nos vêtements 80 % du temps, c’est donc dire qu’on en a plus qu’il le faut. Vous pouvez tenter l’expérience : pour vos vêtements qui sont sur des cintres, accrochez-les à l’envers – c’est-à-dire avec le bout courbé du cintre qui pointe vers vous plutôt que vers le fond du garde-robe. Quand vous mettez un morceau, remettez ensuite le cintre à l’endroit. Au bout d’un an, voyez combien de cintres sont encore retournés!
Chez certaines, il peut y avoir une pile « je le porterais bien, mais... ». Là-dedans entrent les pantalons dont il faut ajuster le bord, les chemises auxquelles il manque un bouton, les vêtements déchirés ou tachés, etc. La question : si ce vêtement est si important, pourquoi n’a-t-il pas déjà été arrangé? Il est raisonnable de se donner un délai d’une semaine ou deux après ce grand ménage pour tout arranger, mais si ce n’est pas fait au bout du délai, il vaut sans doute mieux se débarrasser du vêtement. Si vous avez des vêtements dont la taille ne vous sied plus (trop grands ou trop petits), ils se retrouvent également dans cette pile. Je pense qu’il faut habiller son corps tel qu’il est maintenant, alors ça ne vaut pas la peine de garder toute une panoplie de vêtements trop petits, au cas où on perdrait du poids. Un ou deux morceaux comme incitatif, soit, mais donnez le reste. (Exception : vêtements de maternité si on prévoit une autre grossesse, et vêtements pré-maternité si on est enceinte, bien sûr.) On peut aussi se demander pourquoi on ne le porte pas. Par exemple, si on n’aime pas la texture du vêtement, mais qu’on aime la couleur, on prend note de cela et on cherche un nouveau morceau de la même couleur, mais d’une texture et d’une coupe qu’on aime. C’est plus facile de se débarrasser de quelque chose si on sait qu’on a autre chose qu’on aime davantage.
Pour se débarrasser de ses vêtements, on pense d’abord à une vente de garage ou à un site comme eBay, surtout pour les vêtements d’enfants, qui deviennent souvent trop petits avant d’être usés. Si on n’a pas l’énergie ou le temps pour cela, le mieux est de donner ses vêtements à un organisme caritatif, spécialisé au besoin (comme ceux qui récoltent les robes de bal pour les offrir à des jeunes filles qui n’ont pas les moyens de s’en acheter une neuve, ou encore ceux qui offrent des costumes aux femmes dans le besoin qui retournent dans le monde du travail). Tout vêtement donné doit bien sûr être propre et en bon état; l’exception est les serviettes tachées ou usées, qui feront toujours plaisir aux abris pour les animaux. On peut aussi recycler son linge (j’y reviens). En dernier recours, on en fait des guenilles ou on les jette.
Comme je le disais dans mon billet précédent, mon problème, c’est que je forme souvent un attachement émotionnel à mes vêtements, ce qui fait que même quand j’admets que je ne les mettrai sans doute plus, je peux avoir du mal à m’en défaire. Parfois, ce qui aide, c’est prendre une photo du vêtement et la garder à la place du vêtement lui-même (surtout une photo numérique, qui ne prend aucune place). Ce que je fais aussi parfois, au lieu de jeter un t-shirt que j’aime mais que je ne mets plus, c’est de l’encadrer et d’accrocher le cadre à un endroit où il me fera sourire. Je vais faire un billet séparé avec quelques exemples. C’est ce que j’appelle du recyclage (ou de la transformation) de vêtements, que j’ai mentionné plus haut. J’ai aussi un nouveau truc : je veux apprendre à coudre. Je pense donc garder certains vêtements et les utiliser pour faire des projets simples, comme transformer un chandail en coussin ou des jeans en sac à bandoulière. J’en parlerai ici quand je me lancerai. Si l’idée vous tente, mais que vous ne savez pas où donner de la tête, je vous recommande d’aller faire un tour sur KaHo pour voir ce qui s’y fait; c’est vraiment superbe!
Enfin, quand on remet tout en place dans son garde-robe propre, bien rangé et pas trop plein, on veut que l’effet dure. Je vous laisse donc avec un dernier conseil : chaque fois que vous achetez un nouveau morceau, débarrassez-vous d’un vieux morceau. Cela évite d’avoir à tout recommencer, mais en plus, cela permet d’être plus exigeant envers les vêtements qu’on achète. On sait qu’il faudra se débarrasser de quelque chose qu’on possède, alors on aura plus tendance à réfléchir à l’achat, à laisser tomber les vêtements qui ressemblent trop à ce qu’on a déjà et à éviter les coups de tête (notre portefeuille ne s’en portera que mieux). On peut alors garder une boîte ou un sac, sous son lit, où on met les vêtements dont on se débarrasse, et quand on en a assez, on les donne.
Je vous donne comme complément les sites de mes deux organisateurs préférés (tous deux en anglais), Peter Walsh et Hellen Buttigieg, ainsi qu’une vidéo de Julie Morgenstern.
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